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chroniques de la verte vallée
18 septembre 2009

Les dimanches dans la verte vallée

Mon papa et moi sommes complices de randonnées... Le dimanche matin, quand il fait beau et pas encore trop froid, nous chaussons nos pompes de rando et, roulez jeunesse, nous partons à l’assaut des sentiers et chemins.

Ces matins-là commencent tôt. Le soleil est encore bien pâle dans un ciel qui peine à devenir bleu. L’air est vif, frais et vous refroidit les narines. L’herbe est couverte de rosée, signe qu’une belle journée se prépare.

IMGP1426

Le plan de randonnée a été préparé la veille. L’itinéraire a été calculé et choisi à l’heure de l’apéro.


(Moi) – On va où demain ?

(Mon père) – Où tu veux.


Mon papa a le chic pour se sortir des questions embarrassantes en renvoyant sur vous la responsabilité, ce qui a le don de m’irriter le poil.


(Moi) – C’est toujours moi qui choisit !


J’ai le chic pour me sortir des questions embarrassantes de me la jouer façon martyr en espérant provoquer la pitié de mon interlocuteur. Rien à faire, mon père est inflexible.


(Mon père) – C’est toi qui voit. Moi, je te suis.


Ah, ah, l’ironie paternelle ! « Je te suis » qu’il me dit ! C’est de la provocation ou je me trompe ?! C’est lui qui connaît tous les sentiers de notre verte vallée comme le fond de sa poche et c’est à moi de faire les panneaux indicateurs ! En plus, c’est toujours lui qui ouvre la marche – preuve qu’il sait où on va et comment faire pour revenir à la maison. Même si je reconnais que je le laisse passer devant pour qu’il se prenne toutes les toiles d’araignées et pour me dégager le passage. Que voulez-vous, j’ai un sentiment filial très limité.


Pour en revenir à notre parcours, nous réussissons toujours à trouver un lieu à aller voir, les roches au-dessus de la vallée, le châtelet ou autres sites. En fait, notre chemin se trace selon le but que nous voulons atteindre. Je décide ce qu’on va voir et mon père fait le tracé (mental) de comment y aller – et surtout, comment en revenir. J’ai souvent des doutes et j’embrasse quatre fois ma maman avant de partir... si on se perd, je serais embêtée de ne pas lui avoir dit au revoir...


Le dimanche matin commence donc tôt. Le départ est sonné quand nous sommes prêts, ce qui nous laisse une marge de manœuvre fort appréciable. Je suis préposée à l’équipement des troupes et mon père est préposé au mulet. En bref, je prépare le sac-à-dos et il le porte. N’allez pas vous imaginer que nous sommes des randonneurs purs et durs avec tout l’équipement acheté en soldes chez Décathlon ! Pas de canne télescopique chez nous, ni de piolet et encore mois de barres de céréales dopantes ou de vêtements qui évacuent en douceur la transpiration ! Nous avons même pas le « bob » du randonneur ! Ah, on a peut-être une boussole... Nous, nous sommes plutôt dans la catégorie « promeneur du dimanche » avec la mention « professionnelle ». Il est vrai que pour nous, aller se promener est assez simple. Déjà, nous n’avons pas à « aller », nous sommes déjà sur place. Par conséquent, la balade en forêt est une activité presque normale pour nous, mais nous sommes conscients que nous sommes une petite bande de veinards... et fiers de l’être en plus !

Pour en revenir à notre équipement, nous voyageons léger (selon moi, mais comme ce n’est pas moi qui porte...)

  • thermos de café (pour la pause de 10h)

  • petits gâteaux, biscuits secs (pour la pause de 10h)

  • bouteille d’eau (pour tout le temps, mais surtout après les montées)

  • jumelles

  • morceaux de sucre (pour les éventuelles hypoglycémie de mon papa)

  • carte IGN (quand on ne l’oublie pas... de toute façon, nous avons le GPS : le Guidage Paternel des Sentiers ; j’ai souvent des doutes sur son efficacité, mais je dois admettre que nous sommes toujours rentrés...)


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Une bonne promenade doit être variée. Si c’est tout plat, c’est ennuyant, et si ça monte tout le temps, c’est trop dur et je râle. Quand c’est plat, je râle aussi (pour mettre de l’ambiance), mais je râle encore plus quand le chemin monte. Sérieusement, une bonne promenade doit comporter des montées, des descentes, des passages à plat. Un bon chemin doit varier les plaisirs de la marche. Mon père a une préférence pour les chemins qui n’en sont pas. Il a un don pour m’obliger à passer dans des fourrés remplis d’épines et tente à chaque fois de me convaincre – sans succès... je ne suis pas cruche - qu’il y a un chemin. Moi, je n’y crois pas ! Ce sont des passages de lapins, ce n’est ni un GR, ni un chemin marqué sur la carte ! Alors, je râle, je grogne, j’avance à quatre pas, le dos courbé vers le sol en me protégeant des ronces. Je reviens les jambes griffés, les épines accrochés aux cheveux. Je râle, je grogne, je peste, je tempête. Mon père, stoïque, avoue sa défaite : « La prochaine fois, on viendra avec une serpe », me dit-il. Moi, je prends ça pour un aveu. Il n’y avait donc pas de chemin tracé ! J’avais raison !


Parfois, aussi, nous croisons des gens. Parfois, ils savent où ils vont, parfois, non. Alors, on regarde leurs cartes et on tente de déchiffrer le dessin de leur bouquin. Un carré vert avec un tracé rouge qui fait des virages... Mouais.

  • Vous n’avez pas de carte IGN ?

  • Non.

  • C’est gênant.


Parfois, nous croisons des VTTistes motivés...

  • putain, ça monte.

  • Ben oui.


Parfois, on les voit repasser. Ils se sont trompés de chemin et reviennent sur leurs traces.

Parfois, non.

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Chez nous, les chemins commencent souvent par monter. Je vous l’ai déjà sans doute dit, j’habite au fond d’une vallée. Tout au fond. Fatalement, les chemins montent pour s’éloigner de notre point de départ et descendent pour y revenir. Fatalement, nous choisissons de monter car c’est depuis les roches que nous avons les plus beaux points de vue. C’est en général là que nous faisons notre pause café. Assis sur un morceau de roches, nous sirotons notre café dans des gobelets en plastique, le regard posé sur les toits de notre village qui s’éveille en ce beau dimanche d’été. Le ciel est devenu bleu, le soleil brille sans hésitation. Il fait beau. Il est temps de prendre le chemin du retour.

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Le retour est toujours plus facile, plus court et moins de montées. Le retour se finit toujours par un petit apéro et un bon repas du dimanche midi concocté par maman.

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Commentaires
I
sympas ces petits dimanches !
chroniques de la verte vallée
  • À travers ce blog, je vous ferais entrer dans le monde de la verte vallée. Ni cherchez pas des elfes ou des nains grognons, il n'y en a pas (ou alors, ils sont bien cachés). La verte vallée se décline sous différents visages : gastronomiques, littéraires,
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